Gustave Courbet est né à Ornans en 1819.
Difficile de résumer la vie et l’œuvre de Gustave Courbet…
L’homme
engagé plaît et déplaît. Le peintre engendre enthousiasme et méfiance.
Gustave
Courbet s’est fait seul, sans maître, sans études. Il le revendiquait, du
reste… même s’il a fréquenté la classe des beaux-arts au Collège royal de
Besançon. De cette construction personnelle, il a gardé sa liberté de ton, ses
emportements, ses excès… bref, quelque part, sa solitude. Ses engagements sous
la Commune confirment ses convictions anti-système, comme nous dirions
aujourd’hui, anti-clérical également.
Et ce sont
les mêmes convictions qui l’ont amené à peindre le travail, les paysans, les
petites gens sans distinction. De manière réaliste. C’est-à-dire pas vraiment
dans le sens de l’époque… Il est ainsi devenu le chef de file du mouvement
réaliste. Lui qui avait une respectueuse fascination pour les grands des 16ème
et 17ème siècles, notamment Le Caravage et Rembrandt, a clairement
influencé un Alfred Sisley ou Edouard Manet, jusqu’à Marcel Duchamp.
Son succès
– parfois dans l’insuccès – commence à cheval sur le milieu du 19ème
siècle. La représentation des paysages est essentielle pour Courbet, dans un
milieu qui ne partage pas cet avis. La peinture des figures, des trognes des
paysans d’Ornans fait réagir. N’a-t-on pas dit de Courbet qu’il était le
« Watteau du laid » ?
Peu à peu,
la provocation de Courbet augmente. Il peint des nus, notamment. Les baigneuses, en 1853, engendre
controverse sur controverse, par exemple. Mais c’est cette même année qu’Alfred
Bruyas, agent de change montpelliérain d’origine, apprécie Courbet et devient
son mécène. C’est grâce à lui que Courbet peut construire son « pavillon
du réalisme », avenue Montaigne à Paris, pour l’Exposition universelle de
1855.
Les années
soixante du 19ème siècle voient Gustave Courbet voyager à l’étranger
et en France et notamment dans l’ouest de la France, et bien sûr à Ornans. Il enseigne
alors la peinture du « réalisme ». Paul-Durand Ruel transmet des
commandes à Gustave Courbet. Mais la guerre de 70 et la Commune ravivent
l’engagement de Gustave Courbet, porteur des valeurs de Proudhon, son ami
défunt.
Après
cette période, malgré l’opposition patente des prises de positions politiques,
Paul Durand Ruel et Gustave Courbet poursuivent leur collaboration commerciale.
Les commandes sont nombreuses et Gustave Courbet s’entoure de nombreux
collaborateurs pour faire face à la demande. Et si le tableau peint par les
collaborateurs était, disons, convenable alors Courbet signait… de vrais
Ordinaire, Patà ou autre Isenbart…
En 1873,
la crainte d’un nouvel emprisonnement (il avait été brièvement emprisonné en
1871 pour avoir voté la destruction de la colonne Vendôme – ce qui est discuté
par les historiens), et la condamnation de Courbet aux frais et débours pour
reconstruire la colonne Vendôme qu’il ne peut assumer le conduisent à la fuite
en Suisse, à la Tour de Peilz, au bord du lac Léman. Une première fuite
fiscale, dirait-on aujourd’hui ?
Courbet meurt la nuit de
la Saint Sylvestre 1877.