On a l’habitude de voir Pierre avec Paul, Côme avec Damien
ou encore Cyrille avec Méthode (encore que ces deux-là sont frères). Mais on
n’a pas l’habitude de lier Saint Valérien à Saint Philibert. Et c’est à Tournus
que la rencontre s’opère. Saint Valérien évangélise le pays de Tournus, quelque
part un peu avant 200 et, comme bien souvent, devient martyr, persécuté par les
Romains.
Au quatrième siècle, un premier oratoire se construit à
l’emplacement du martyre. Mais il faut attendre le neuvième siècle bien entamé
pour qu’une communauté de moines s’installe à Tournus et vénère Saint Valérien.
La première abbaye – augustinienne celle-là – est donnée aux moines de
Noirmoutier – bénédictins ceux-là.
Or, à la fin du neuvième siècle, les moines de Noirmoutier
fuirent leur île, terrorisés par les razzias que menaient les Vikings sur les
côtés ouest. Ces bénédictins finirent par trouver refuge dans la communauté
monacale de Tournus.
Et c’est alors que les choses se gâtèrent… Les reliques de
Saint Philibert apportées de Noirmoutier ne suffisaient pas à mettre l’entente
dans cette abbaye, pas plus que les privilèges séculiers de battre monnaie ou
d’élire son propre abbé…
Il fallut attendre
quasiment l’an 1000 pour que cette communauté, en enterrant les deux saints
dans la crypte, porte enfin bien son nom.
Mille ans plus tard. Il n’y a plus de moines à Saint
Philibert de Tournus. Les incendies successifs et les reconstructions
corollaires ont fini par nous offrir un cadre spirituel remarquable. Les murs
essentiellement construits entre le onzième et le treizième siècle imposent
leur beauté au visiteur.
Et c’est là, dans cette abbaye Saint Philibert de Tournus,
qu’a lieu un salon des antiquaires du 30 avril au 8 mai 2022. Mettre de la
beauté dans la beauté ! Belle ambition ! La Galerie LDS y participe.
Voir des gens heureux de découvrir les peintures franc-comtoises, c’est ajouter
au bonheur du monde, pour plagier Camus…